07/04/2013

Short Cross : Arising (1972)


Le groupe a commencé comme The Hustlers ce qui n'était peut être pas une très bonne idée. Gray McCalley (Drums), Butch Owens (Keyboards), Velpo Robertson (Vocals,Guitar) and Bird Sharp (Bass) ont ensuite changé leur nom en Short Cross. Dont la signification reste mystérieuse, mais il s'agit peut être de la tentative de créer une sorte de nouveau symbole universel,qui "parle". Ils réalisèrent un premier single: "On My Own" b/w "Marching Off To War" (Colpar catalog 54-1005). Velpo Robertson était évidemment le leader quand ils ont enregistré leur seul album pour Grizzly Records en 1971. Et l'affaire est simple c'est juste un magnifique album de blues rock évoquant Ten Years After ou plutôt Grand Funk Railroad. Bon c'est un groupe qui nous plait beaucoup et qui reste ouvert à de multiples influences. En effet  les premiers morceaux sont très bien joués, mais ils restent assez conventionnels, sauf qu'il y a des sections de cuivres, et cela est assez discutable pour certains puristes. Mais elles sont bien intégrées, bien mieux que chez le catastrophique Electric Flag. Et ensuite le disque s'égare ou plutôt voyage dans des "chansons rocks" magnifiques et même explore (très fortement) King Crimson! Sur le net, on trouve des blogs qui n'hésitent pas à évoquer sur certains morceaux: Allman Brothers Band, c'est vous dire! Velpo (étrange prénom) Robertson est un guitariste exceptionnel et a continué à travailler un peu dans le monde de la musique après la séparation rapide de Short Cross. Il est crédité sur des albums de Page Wison ou de Susan Greenbaum. La réédition CD a été remixée et masterisée par Velpo lui-même pour Gear Fab Records (GF-119).

17/03/2013

Robert Rich Lisa Moskow: Yearning (1994)


Lisa Moskow joue du sarod et Robert Rich du luth ainsi que différents synthétiseurs ou instruments secrets cachés dans sa cave. Toutes les compositions sont dérivées de ragas mais curieusement cela ne ressemble pas du tout à de la musique indienne. On penserait plutôt à une musique un peu étrange, une musique venant d'un pays que l'on ne trouve pas sur les cartes. (Le sarod est, pour faire simple, un genre de sitar ou plutôt un hybride entre un luth et un sitar. Il est originaire du nord de l'inde, et possiblement dérivé d'un instrument afghan, et il est particulièrement difficile à jouer de par sa conception.) Signalons que Robert Rich dans sa carrière a signé un monumental morceau d'environ 6 heures! Malheureusement il n'est bien sur pas adapté au format CD et n'existe pas à priori en MP3, difficile donc de se faire une idée. Ici on a des durées plus raisonnables ce qui permet une approche simplifiée, mais curieusement la musique elle-même semble distordre le temps."Une note de musique se déplace dans l'espace en décrivant un arc aussi simple et pur que la vague créée par une petite pierre heurtant la surface en miroir d'un lac. Mais comme la vague créée par la pierre change de taille et de forme en s'éloignant de l'épicentre, le son solitaire glissant dans toutes les directions, déclenche des mutations inattendues [dans] son environnement." Derk Richardson

25/02/2013

Garden of Delights (2012)


Un album un peu hors du temps peut être parce que la mode n'a rien à voir là dedans. Juste un album sorti en 2012, mais qui aurait pu sortir fin 60, ou début 70 ou bien quelque chose comme ça. Du folk rock pas très bien léché et surtout pas très conventionnel, car aux mélodies aériennes succèdent des expérimentations abstraites. L'intégration d'instruments exotiques, sitar ou bien cornemuses entre autres, notamment dans deux longs morceaux (Life et Into the Goldmine) se fait de façon tout à fait naturelle, dans un esprit plutôt "psychédélique traditionnel" que "world musique convenue". Le tout est unifié par les guitares et les voix, ainsi que par un son chaud que l'on n'entend plus trop de nos jours. Pour ceux qui ont l'autobiographie de Neil Young, sortie à la fin de l'année dernière, (mais si vous êtes ici, il est bien évident que vous êtes en train de la lire) vous voyez bien sûr ce que je veux dire. On notera une reprise très sobre de Take me to the River, à l'opposé de la version originale, avec une basse ressemblant étrangement à celle de Talking Heads. La musique serait-elle un éternel brassage? Il y a une autre reprise : Henry Lee (traditionnel revu par Nick Cave) et par ailleurs des compositions So Far from my Land, par exemple, qui n'ont rien à envier à personne.  Méfiez vous quand même un petit peu de cet album, on a du mal à l'écouter d'une oreille distraite et l'on y revient plus souvent que l'on ne pense. "Into the goldmine what is digged is your mind"

21/02/2013

Fields (1969)


Si ce qu'il s'est passé avant est documenté (cependant il n'existe à peu près qu'une seule source et de surcroit anonyme), on ne sait absolument pas ce que sont devenus Richard Fortunato (guitar, vocals), Patrick Burke (bass, vocals) et Steven Lagana (percussion, vocals) après l'enregistrement de leur seul album en 1969. Auparavant le guitariste et le batteur ont enregistré plusieurs singles. Tout d'abord avec les Preachers, une reprise de Who do you love?, puis avec les Vejtables ( l'orthographe est exacte!) dont un album récapitulatif sortira en 1995. Ils rencontreront alors leur bassiste au sein de W.C.Fields Memorial Electric String Band, qui n'enregistrera que deux singles. Le son est alors très pop et un peu naïf sur le premier single mais l'on sent que cela chauffe, et Fortunato fait déjà parler, trop brièvement sa guitare. L'ambiance psychédélique de l'époque commence à poindre sur le deuxième single (1966). En 1967 Le groupe se renommera ESB ou Electric String Band et réalisera un autre single. Puis finalement reduits au format essentiel: guitare, basse, batterie, ils enregistreront en 1969 Fields, dont le nom reprend probablement W.C. Fields Memorial.... La première face du LP nous donne un blues rock 60's impressionnant, pouvant faire penser à Cream, mais sans la lourdeur pénible des groupes anglais (Led Zeppelin par ex.) Ceci est normal, ils sont californiens. On sent maintenant le groupe sûr de lui et de ce qu'il veut jouer. Si le guitariste n'est pas Duane Allman ni Derek Trucks, on pense aussi inévitablement à l' Allman Brothers Band. La deuxième face, avec des musiciens invités, est composée d'un seul titre merveilleusement psychédélique. Seul petit bémol, le son est court et enrhumé. Peut être une remastérisation douce et subtile (c'est rare) révèlerait un disque complet et parfait, qui mériterait beaucoup mieux que de nourrir les compilation garage sixties. La pochette, très belle, a aussi ce côté un peu flou et l'on dirait que la quadrichromie a bougé ou était mal calée. Après cet enregistrement, sans aucun succès commercial, le flou a définitivement effacé ces musiciens.

12/02/2013

National Health : Of Queues and Cures (1978)


National Health est né de la rencontre de Dave Stewart et Alan Gowen (de Gilgamesh), lors d'une soirée parait-il bien arrosée. Cela ressemble à une énième recomposition de la Canterbury Scene, qui sont des spécialistes en la matière. Le groupe (comme d'habitude, subissant donc d'incessants changement de personnel) devint en fait le groupe de Dave Stewart. Il comprendra pour cet album donc celui-ci (répétons: sans rapport avec le guitariste de Eurythmics), Phil Miller (de Matching Mole) et Pig Pyle (batteur de Gong) tout les trois réunis préalablement dans Hatfield and the North  et le bassiste John Greaves (de Henry Cow), et divers invités. C'est un groupe caractéristique de la la période tardive du Canterbury sound et, comme Soft Machine à la même époque, il propose une sorte de jazz ou de jazz rock, ou encore de Canterbury jazz (expression personnelle), et donc: c'est chiant. Et, quand on réécoute Matching Mole, pourtant pas simple comme groupe, cela parait, par comparaison, encore plus chiant. C'est à dire qu'il n'ont pas droit à la folie de Robert Wyatt. Rappelons que nous sommes en 1978 et l'idée de Dave Stewart est " Il est incompréhensible que le fait de ne pas savoir jouer de son instrument soit une marque de talent". Nous sommes bien sur en pleine vague punk, et ce n'est pas le genre de la maison. Nous avons donc un album purement instrumental, orientation "musicien", mais dont les thèmes très traditionnels restent caractéristiques du progressive rock. Et puis paf, voilà de façon inattendue, un titre chanté (Squarer for Maud), et repaf on le regrette aussitôt, car c'était en fait pas une bonne idée. Pour finir le tout dégage la gaité d'un bureau de la sécurité sociale et l'humour d'une feuille de maladie. Bon on critique, on critique, mais en fait on adore ça, tout comme  le son de Canterbury. Et puis quand même quelle pochette!

10/02/2013

Jan & Lorraine : Gypsy People (1969)


En Octobre 1969, deux jeunes femmes inconnues sont apparues à la porte des studios IBC à Londres. Elles y sont entré et ont enregistré, avec une grande assurance musicale, un album. Elles  sont ressorties, ont fermé la porte et ont disparu. Voilà la légende et c'est en fait à peu près tout ce que l'on en sait, ce qui en fait un des albums les plus mystérieux de l'histoire du rock (ABCS-691). Aucun succès à sa sortie, il a disparu presque complètement depuis, mais la légende court, accompagnée d'informations fantaisistes (Elles seraient australiennes, l'album aurait en fait été enregistré en Italie...). Ceci jusqu'en 2006, quand il fut réédité en CD par Fallout (FOCD2015). On peut ainsi retrouver les notes de pochette et quelques informations plus solides. Un duo féminin composé de Jan Hendin et Lorraine Le Fevre, qui chantent (très bien) et qui jouent de la guitare acoustique et électrique, de l'orgue, du piano, composent, chacune de son côté, 7 des 10 titres de l'album, et de surcroit assurent les arrangements orchestraux! On trouve ici des ballades (Bird of Passage) des moments plus rock et des rythmes très soutenus (Break out the wine) et bien sur des percussions indiennes et de longs instrumentaux (The Assigment Song-sequence), tout ce qui est vraiment typique du folkrock psychédélique, très année 1969. Il y a même le "n'importe quoi" quasi obligatoire, avec un titre pénible, style cabaret bastringue (Old Tyme Movie) et la fille de Jan (4 ans au maximum à vue d'oreille) qui chante Number 33. Peut être cela lui a-t-il fait plaisir, mais c'est dépourvu du moindre intérêt. Deux titres sont signés Richard Keelan un membre fondateur du groupe de psych folk canadien Perth County Conspiracy, dont l'épouse Connie à réalisé la pochette. A part cela on a la liste des musiciens: des musiciens de studio et Terry Cox, le batteur de Pentangle, et c'est à peu près tout. Qu'ont elles fait avant de rentrer dans le studio?, car manifestement elles ont un passé musical certain. On assure qu'elles viennent d' Amérique du Nord (cela reste à prouver) et Lorraine a à l'évidence un patronyme canadien, Mais sont-elles vraiment canadiennes? Si oui, pourquoi le disque fut-il enregistré à Londres? Et est-il vraiment sorti en 1969, ou plutôt en 1970? Et surtout que sont-elles devenues? Leur trace se perd à la sortie du studio IBC!

08/02/2013

This Mortal Coil: It'll end in tears (1984)


This Mortal Coil est un concept de 4AD et de son patron Ivo Watts-Russell. Plutôt que de faire une compilation des artistes du label, il leur proposa d'enregistrer les uns avec les autres ou même avec d'autres musiciens extérieurs. De surcroit, ils les incita à faire des reprises, ce qui n'était pas spécialement leur démarche habituelle. Il ne s'agit donc pas d'un groupe à proprement parler car les musiciens changent d'un morceau à l'autre et d'un album à l'autre. Sur ce premier disque on retrouve bien sûr les musiciens de Cocteau Twins et de Dead Can Dance, et aussi de Colourbox et Wolfgang Press entre autres. Le résultat est à l'image du son de 4AD, éthéré, planant, mystique, envoutant. On trouvera la merveilleuse version de Song to the Siren de Tim Buckley chantée par Elisabeth Frazer, à vous faire dresser les poils des bras. Et puis il y a quelques curiosités, comme Lisa Gerrard jouant de l'accordéon! Bon c'est pas du Yvette Horner non plus. A l'écouter de nos jours, même si on très loin des "tubes des années 80" toujours déversés par tombereaux sur certaines radios, le son à quand même certaines caractéristiques de ces années. Le Yamaha DX7, les boites à rythmes primitives, l'abus de la reverb sont assez typiques. La technologie en plein boom donne aussi un son peu trop propre et très froid. Mais de toutes façons, on peut difficilement qualifier Dead Can Dance par exemple de groupe chaleureux. En 1991 après le troisième album sous le nom de This Mortal Coil, le groupe qui n'était pas un groupe, Ivo Watts-Russell a décidé qu'il n'y en aurait plus jamais d'autre, et jusqu'à ce jour, il a tenu parole.
http://www.youtube.com/watch?v=7918NlGNM7c

07/02/2013

Godspeed you! Black Emperor : Allelujah! Don't Bend Ascend (2012)


Seulement 4 albums en presque 20 ans pour ce groupe, ou plutôt "collectif" canadien. Allelujah! Don't Bend Ascend (CST 081) vient de sortir en 2012 après 10 ans de silence. On y enrend un enchevètrement de nappes et de drones, sur fond de batterie plutôt lourde et hypnotique, par dessus lesquels interviennent des solos : (violon, guitare) distordus et souvent méconnaissables s'empilant à leur tour et disparaissant sous des envolées orchestrales ou finissant par des concerts de casseroles, samplés pendant les mouvements étudiants au Québec. L'affaire est plus complexe qu'il n'y parait. Cela distord parfois beaucoup mais si cela sonne expérimental, ce n'est pas cependant pas bruitiste ou industriel et personne ne semble ici vouloir à tout prix assassiner l'auditeur. Classé souvent comme post rock la musique est purement instrumentale, sauf quelques samples de discours hermétiques. Ne cherchez pas ici de couplets/refrains, les thémes restant minimaux ou mal définis. Les pochettes ne donnent en général à peu près aucune indication, donc quelques précisions : Leur nom vient d'un très obscur film japonais dont le sujet est une bande de motards, les Black Emperor. Le groupe actuel semble s'être fixé à environ plus ou moins 9 membres, dont 3 guitares et 2 basses avec de surcroit un vidéaste intervenant en live. Les membres interviennent souvent dans d'autres groupes à l'image de Roger Tellier-Craig qui est le leader de Fly Pan Am. Norsola Johnson se produit en solo au violoncelle, Thierry Amar est membre de Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra, etc...

06/02/2013

Roger Rodier: Upon Velveatur (1972)


Une idée entrainant l'autre, voici un autre album isolé, suivi d'aucune espèce de carrière musicale ni d'aucune persévérance. Sorti comme un vrai LP (pas une promo) en 1972 ,le premier morceau (Listen to these chords I play (Celeste)), formaté radio, avec violons convenus derrière, n'est pas du tout engageant, (et n'a, a priori pas plu, bizarre...) mais il est suivi par un morceau simplement magnifique : My spirit's calling, avec même de la scie ( probablement de la vraie et non pas du synthé), avec des arrangements qu'on imagine plutôt du 21e siècle que des années 70, et nom de dieu quelle chanson! S'ensuit du pur rock avec choeurs, et solo, et tout ce qui va bien (pas du hard cependant). On continue avec du folk plus ou moins planant, plus ou moins psyché. D'autres merveilles suivront, juste parfois un peu trop produites. La voix assez perchée au début saura s'affirmer sur les titres plus rock : While my castle's burning. Un petit mot encore de regret pour certains arrangements ridicules et inutiles, sentant le savoir faire commercial : Let's see some happyness et Easy song. On explore ici de nombreux styles , ce qui est typique du premier album de quelqu'un qui aime la musique. Celui-ci est réédité en 2006 chez Sunbeam avec 5 inédits. Pas d'information sur ce qu'est devenu Roger Rodier (Canadien). Pas d'information non plus sur les musiciens.
http://www.youtube.com/watch?v=Erv24PrCDjs

Glenn Faria (1974)


L'album (LP) est sorti en 1977 (d'après le catalogue)  (ou en 1974, ou encore en 1976 selon d'autres sources) chez Tiger Lily (TL 14058) comme un album de promo. Ce qui explique la pochette minimale et le peu d'exemplaires survivants, jalousement gardés par quelques amateurs privilégiés, ou vendus à des prix déraisonnables. (On l'a vu à 500$). Jusqu'à ce qu'il ressorte en CD (1000 ex) chez World in Sound (WIS 1007) en 2001. Aux 8 titres originaux s'ajoutent alors 7 inédits. Les chansons sont servies par la voix très chaude de Glenn Faria et oscillent entre blues rock et psych folk, entre groove (Born in Georgia) et ballade planante (Summer's Gone) et évoquent parfois Neil Young. L'album fut enregistré à New York en (ou à partir de?) 1970, après que Glenn Faria ait quitté son groupe, the Headstone Circus, donc bien avant son pressage. Les musiciens sont non crédités. C'est plein de chansons magnifiques (Love is calling), de très bonne qualité musicale. Mais le son est très 70 et comme parfois, un peu court. Il a été identifié comme Glen (avec un seul "n") chez Tiger Lily, ce qui n'est pas très étonnant quand on connait le label, qui est une subdivision de Roulette, chargé de presser surtout des disques de promo et qui avait un patron à la personnalité très particulière.

04/02/2013

Grand Funk Railroad: E Pluribus Funk (1971)



Fuyez comme la peste la version CD boitier cristal, facilement trouvable à 6€99. Vous aurez la même chose que le scan avec en plus du noir autour. L'original est rond et argenté métal! Aucune impression, toutes les inscriptions sont en relief ( résultat: ça passe pas au scan). On peut trouver bien sur le vinyl original, mais en général il est usé jusqu'à la corde. Sinon se rabattre sur le CD vinyl replica, édition japonaise, il est parfait. Mais, sorti il y a quelques années, il est depuis longtemps épuisé, et ceux qui l'ont, comme moi, ne comptent certainement pas le revendre. Ceci dit Grand Funk Railroad n'est pas un groupe de funk, mais un power trio (guitare, basse, batterie) typique des années 60/70. Leur nom est un détournement de Grand Trunk Railway célébre compagnie de chemins de fer opérant autour de Chicago et jusqu'au Canada. Le groupe a eu un gros succès, remplissant les scènes aux USA, au tournant des annèes 70 et même en Europe, un peu plus tard, comme nous allons le voir. Mark Farner est un guitar hero totalement oublié aujourd'hui, alors que tout le monde se pâme devant les guitaristes "name dropped * " qui sur scène vous endorment  à coup sûr.  Accompagné par Mel Schacher à la basse et Don Brewer à la batterie (qui sera ensuite le batteur de Bob Seger), il délivre un hard rock (au sens de ces années là), influence blues bien sur, parfait de technique, d'imagination et d'émotion. Contrairement à ce que l'on peut lire parfois, Loneliness qui clôt l'album est un des rares exemples de fusion réussie avec un orchestre symphonique et n'a rien à envier à des gens comme Deep Purple. E Pluribus Funk est à notre avis le meilleur album du groupe. Après celui-ci, changeant de manager, ils intègreront un organiste:  Craig Frost. Celui-ci, fort capable au demeurant, mais incorrigiblement bavard, détruit littéralement leur son, comme sur l'album : Phoenix.  A la différence de Ten Years After, l'intégration ne se fait pas et le résultat parfois agréable reste peu cohérent, et en tout cas on ne retrouve plus la puissance rock de E Pluribus Funk. C'est bien sur à ce moment là, quand il est trop tard, qu'ils seront connus en France avec le très surestimé: We're an american band. Encore un petit mot sur la somptueuse pochette qui imite un "silver coin". C'était vraiment inattendu, car les autres albums hésitent entre le hideux et le n'importe quoi, ou au mieux le "j'en ai rien à foutre".
* Qu'il faut citer dans les conversations, mentionner dans les critiques, ou encore revendiquer parmi ses influences, pour se valoriser et essayer de se donner une crédibilité musicale auprès du grand public.
http://www.youtube.com/watch?v=vl-feRncpSQ

03/02/2013

Mellow Candle : Swaddling Songs (1972)


Sorti en 1972 le disque ne connaitra aucun succès significatif, bien que remarqué par John Peel.  Clodach Simonds, David Williams et Alison Williams sont irlandais d'origine, le disque sera enregistré à Londres aux studios Decca pour le compte de Deram. Du pur Folk-Rock mélodique, aérien, très mature et assuré, mariant électrique et acoustique, très bien servi par les voix des chanteuses. Pour promouvoir l'album ils tourneront avec Lindisfarne, Genesis, Curved air. puis se sépareront en 1973. Pour la petite histoire tous les membres étaient très jeunes, Clodach Simonds ayant envoyé sa première démo à 14 ans, qui donnera lieu à l'enregistrement de leur premier single, passé inaperçu suite notamment à la faillite de la maison de disque. La réédition en CD en 2003 permet d'écouter en bonus ce single qui avait précédé l'album, mais dont les deux morceaux n'avaient pas été retenus, possiblement à cause d'arrangements "spectoriens", assez différents du ton de l'actuel album à l'ambiance très hippie. Clodach jouera avec Thin Lizzy, pour qui ils ont souvent ouvert et qui les a soutenu à leur débuts, elle sera choriste pour Mike Oldfield, et dans les années 2000 elle est la chanteuse de Fovea Hex. David et Allison formeront Flibbertigibbet en Afrique du sud. Après leur divorce, Allison reviendra en Europe et participera à de nombreuses formations pour finir en Irlande où elle chante et joue du Bodhran. David restera dans l'univers musical et participera à Shanty ainsi qu'à The Nukular Stompers. NB: Nous essayons d'apporter un grand soin aux scans de pochette mais c'est bien l'original (de David Anstey) qui est de travers.
http://www.youtube.com/watch?v=JwFXUmVbsYI

Dulcimer: And I turned as I had turned as a boy...(1971)


Comme un frère ou une replique en miroir de Mu, mais de l'autre côté de l'atlantique, en angleterre. Sorti la même année avec et formé de 2 musiciens polyinstrumentistes: Pete Hodge (qui joue entre autre du dulcimer), et Dave Eaves, rejoint par Jem North à la basse. Alors que Mu intègre des influences variées plutôt américaine, Dulcimer propose un folk rock fortement teinté de musique traditionnelle anglaise. Certains morceaux évoquent parfois de la musique médiévale, mais sont des originaux. Le son est bon et la production discrète. On écoutera particulièrement Sonnet to the fall, Pilgrim from the city et Caravan, enregistré en une seule prise sans overdub! L'album n'a pas eu de succés significatif, malgrè de bonne critique et une bonne distribution. Ils retourneront en studio pour deux albums que la maison de disque  ne jugera pas utile de sortir. Ils paraitront beaucoup plus tard, alors que les bandes étaient supposées perdues, chez President Records dans les années 90. Une superbe réédition CD sous forme de réplique vinyl (pas vraiment réplique cependant car il y a des bonus et de nouvelles notes de pochette), parue en 2003 permet de redécouvrir le groupe.  Pete Hodge après une carrière dans la peinture continue de jouer avec Dave Eaves et ils ont à nouveau enregistré un album: A land fit for heroes. Dave Eaves est décédé en 2011. Mentionnont l'auteur de la pochette: Linda Glover.
http://www.youtube.com/watch?v=Kf7HFZCLOYw

02/02/2013

"La capacité de l'industrie musicale à rebondir encore et toujours sur ses échecs passés pour s'enfoncer de plus belle  ne cessera jamais de nous fasciner" Erwan CARIO

31/01/2013

Mu (1971)


MU est un projet de Merrell Fankhauser, chanteur compositeur associé à Jeff Cotton ex guitariste rythmique de Captain Beefheart. Basés au sud de la Californie avant de déménager à Hawaï après l'enregistrement de leur seul album. Typique de la période hippie, mélant acoustique et électrique, sur des tempo moyen avec une influence blues plus ou moins marquée selon les titres. Le résultat n'est parfois pas loin de Jefferson Airplane. Mais il s'y rajoute parfois un saxo, un peu de delta blues, et même sur certains morceaux, le très long: Eternal thirst, un peu de Captain Beefheart. Et puis aussi des percussions, vous vous doutez ce qu'elles évoquent. Sur The Interlude cela rappelle également les Doors, mais le fil c'est qu'un peu partout, il y a de la slide. Soit une sorte de panorama de la musique de l'époque mais extrèmement bien joué, chanté, enregistré avec des perles comme : Ballad of brother lew. Le vinyl est quasiment introuvable surtout en bon état, mais il y a eu, en 1988, une réédition CD avec des inédits, qu'on peut encore trouver, d'occasion mais à prix d'or.
http://www.youtube.com/watch?v=hDAgGNH62dg

29/01/2013

Robert Fripp : Love cannot bear (2005)


Un soundscape (jeux de mot sur landscape) est conçu comme un environnement sonore immersif, c'est à dire comme définissant totalement l'environnement acoustique et par là le réel. La notion a été forgée par R. Murray Schafer qui le définit comme composé de trois éléments : les thèmes, les sons et les "soundmarks", nouveau jeu de mot dérivé de landmark, qui correspondent à un événement unique caractérisant un lieu unique, ici sonore. Ces trois éléments ont trois sources : la géophonie (sons de la nature) la biophonie (sons des êtres vivants) et l'anthrophonie (sons créés par les humains). Robert Fripp n'a peut être pas par hasard nommé son nouvel effet : Soundscapes, dérivé de l'effet analogique conçu par lui dans las années 70: Frippertronics, car il crée avec la guitare des sortes d'environnements sonores. Les soundscapes sont enregistrés généralement en live, selon une programmation irrégulière, où il joue souvent seul, parfois non... La guitare est méconnaissable, et vous transporte justement ... ailleurs. Ceux qui ne connaissent que In the Court of the Crimson King ou plus tard Discipline risquent d'être sérieusement déroutés, mais moins ceux qui ont suivi sa trajectoire unique, notamment avec Brian eno et la League of Gentlemen. Love cannot bear est une bonne approche des Soundscapes de Robert Fripp (pas loin d'une dizaine d'album) car ce disque assemble des enregistrements allant de 1983 à 2005. De la musique pour calmer et éclaicir l'esprit.

28/01/2013

East of Eden: New leaf (1971)


Troisième album (ou cinquième car Decca à recyclé les bandes originales) du groupe après un certain succès underground au début (Mercantor projected), un peu plus large ensuite, puisque le groupe fut vaguement connu en France. East of Eden proposait un rock progressif, voire carrément psychédélique, inventif, avec parfois des sonorités orientales et ne craignait jamais de dérouter. Pour leur troisième album, deux des trois membres fondateurs avaient quitté le groupe et les musiciens opérèrent un virage à 180° en proposant un disque de blues rock teinté de country et de cuivres! Les quelques fans qui avaient survécu à Snafu et son style plutôt jazzrock incohérent s'enfuyèrent définitivement. Mais l'album est excellent et n'eut que quelques descendants très pales. Le trio originel ressorti un album en 1997 : Kallipse. retrouvant un peu le son original, mais bien malin qui peut définir le son de ce groupe, si l'on ajoute que leur seul hit :  jig a jig est une gigue justement, au violon, dans un pur style traditionnel (ou éventuellement pub enfumé). Une réédition de cet album en CD a eu lieu en 2002 chez Progressive Line, alors qu'il est tout sauf progressif! ( PL566). Le son, malgré la masterisation n'est pas bon, les aigus ayant disparus. La voix du chanteur est spécialement massacrée: probléme d'enregistrement, de mix, de pressage? Si on considère les changements de styles musicaux, le son de piètre qualité, et le fait que le seul instrumental du disque soit en première plage (de quoi faire fuir le programmateur radio de base), rien d'étonnant au fait que New leaf, auquel on revient quand on veut de la musique dans laquelle on se sente bien, soit sérieusement méconnu. Au fait,  bien entendu, le fameux instrumental n'a rien à voir avec le reste du disque et provient manifestement d'une session antérieure avec les membres fondateurs du groupe.
http://www.youtube.com/watch?v=hQkCsf6Cbcw

Arthur Brown: The Crazy world of Arthur Brown (1968)



Le disque idéal car en plus il y a dedans un tube des années 60: Fire, que l'on peut entendre encore parfois sur certaines radios. Et puis il y a la meilleure version connue de I put a spell on you de Screaming Jay Hawking. C'est deux morceaux qui ont un son particulier, très soul/funk, très black, et qui tranchent avec le reste du disque  noyé dans les violons bubble gum brittaniques  Sinon Arthur Brown est juste un énergumène mystisant aux capacités vocales hors du commun passant de la voix rauque du bluesman à la voix claire du chanteur lyrique et qui s'épanche sur un nombre d'octaves tout à fait inhabituel.Les arrangements et l'orgue sont de Vincent Crane et notons Carl Palmer (de ELP) à la batterie. Laissons parler Charles Fox : "Arthur Brown est  peut être, probablement, le premier artiste authentique à émerger de notre underground local. Il est déconcertant, même un peu pervers, mais tout à fait original et très très, anglais". La réédition CD (trouvable) comprend les 5 premiers morceaux en version mono au début !?, avant qu'on se les retape en stéréo? (Polydor 833 736-2). Le vinyl est de forme habituelle, en stéréo,  et ne présente pas cette particularité. ( Polydor 2485 114).  Il enregistrera de façon confidentielle jusqu'en 2003 après avoir été enfin intronisé prêtre. On le retrouve sur scène en première partie d' Hawkwind en 2009 et récemment à Londres en 2011 chantant le visage entièrement dissimulé derrière une sorte de pull ou d'écharpe .Mais attention car cet homme, il veut "put a spell on you", et puis avec des lunettes comme ça...