31/01/2013

Mu (1971)


MU est un projet de Merrell Fankhauser, chanteur compositeur associé à Jeff Cotton ex guitariste rythmique de Captain Beefheart. Basés au sud de la Californie avant de déménager à Hawaï après l'enregistrement de leur seul album. Typique de la période hippie, mélant acoustique et électrique, sur des tempo moyen avec une influence blues plus ou moins marquée selon les titres. Le résultat n'est parfois pas loin de Jefferson Airplane. Mais il s'y rajoute parfois un saxo, un peu de delta blues, et même sur certains morceaux, le très long: Eternal thirst, un peu de Captain Beefheart. Et puis aussi des percussions, vous vous doutez ce qu'elles évoquent. Sur The Interlude cela rappelle également les Doors, mais le fil c'est qu'un peu partout, il y a de la slide. Soit une sorte de panorama de la musique de l'époque mais extrèmement bien joué, chanté, enregistré avec des perles comme : Ballad of brother lew. Le vinyl est quasiment introuvable surtout en bon état, mais il y a eu, en 1988, une réédition CD avec des inédits, qu'on peut encore trouver, d'occasion mais à prix d'or.
http://www.youtube.com/watch?v=hDAgGNH62dg

29/01/2013

Robert Fripp : Love cannot bear (2005)


Un soundscape (jeux de mot sur landscape) est conçu comme un environnement sonore immersif, c'est à dire comme définissant totalement l'environnement acoustique et par là le réel. La notion a été forgée par R. Murray Schafer qui le définit comme composé de trois éléments : les thèmes, les sons et les "soundmarks", nouveau jeu de mot dérivé de landmark, qui correspondent à un événement unique caractérisant un lieu unique, ici sonore. Ces trois éléments ont trois sources : la géophonie (sons de la nature) la biophonie (sons des êtres vivants) et l'anthrophonie (sons créés par les humains). Robert Fripp n'a peut être pas par hasard nommé son nouvel effet : Soundscapes, dérivé de l'effet analogique conçu par lui dans las années 70: Frippertronics, car il crée avec la guitare des sortes d'environnements sonores. Les soundscapes sont enregistrés généralement en live, selon une programmation irrégulière, où il joue souvent seul, parfois non... La guitare est méconnaissable, et vous transporte justement ... ailleurs. Ceux qui ne connaissent que In the Court of the Crimson King ou plus tard Discipline risquent d'être sérieusement déroutés, mais moins ceux qui ont suivi sa trajectoire unique, notamment avec Brian eno et la League of Gentlemen. Love cannot bear est une bonne approche des Soundscapes de Robert Fripp (pas loin d'une dizaine d'album) car ce disque assemble des enregistrements allant de 1983 à 2005. De la musique pour calmer et éclaicir l'esprit.

28/01/2013

East of Eden: New leaf (1971)


Troisième album (ou cinquième car Decca à recyclé les bandes originales) du groupe après un certain succès underground au début (Mercantor projected), un peu plus large ensuite, puisque le groupe fut vaguement connu en France. East of Eden proposait un rock progressif, voire carrément psychédélique, inventif, avec parfois des sonorités orientales et ne craignait jamais de dérouter. Pour leur troisième album, deux des trois membres fondateurs avaient quitté le groupe et les musiciens opérèrent un virage à 180° en proposant un disque de blues rock teinté de country et de cuivres! Les quelques fans qui avaient survécu à Snafu et son style plutôt jazzrock incohérent s'enfuyèrent définitivement. Mais l'album est excellent et n'eut que quelques descendants très pales. Le trio originel ressorti un album en 1997 : Kallipse. retrouvant un peu le son original, mais bien malin qui peut définir le son de ce groupe, si l'on ajoute que leur seul hit :  jig a jig est une gigue justement, au violon, dans un pur style traditionnel (ou éventuellement pub enfumé). Une réédition de cet album en CD a eu lieu en 2002 chez Progressive Line, alors qu'il est tout sauf progressif! ( PL566). Le son, malgré la masterisation n'est pas bon, les aigus ayant disparus. La voix du chanteur est spécialement massacrée: probléme d'enregistrement, de mix, de pressage? Si on considère les changements de styles musicaux, le son de piètre qualité, et le fait que le seul instrumental du disque soit en première plage (de quoi faire fuir le programmateur radio de base), rien d'étonnant au fait que New leaf, auquel on revient quand on veut de la musique dans laquelle on se sente bien, soit sérieusement méconnu. Au fait,  bien entendu, le fameux instrumental n'a rien à voir avec le reste du disque et provient manifestement d'une session antérieure avec les membres fondateurs du groupe.
http://www.youtube.com/watch?v=hQkCsf6Cbcw

Arthur Brown: The Crazy world of Arthur Brown (1968)



Le disque idéal car en plus il y a dedans un tube des années 60: Fire, que l'on peut entendre encore parfois sur certaines radios. Et puis il y a la meilleure version connue de I put a spell on you de Screaming Jay Hawking. C'est deux morceaux qui ont un son particulier, très soul/funk, très black, et qui tranchent avec le reste du disque  noyé dans les violons bubble gum brittaniques  Sinon Arthur Brown est juste un énergumène mystisant aux capacités vocales hors du commun passant de la voix rauque du bluesman à la voix claire du chanteur lyrique et qui s'épanche sur un nombre d'octaves tout à fait inhabituel.Les arrangements et l'orgue sont de Vincent Crane et notons Carl Palmer (de ELP) à la batterie. Laissons parler Charles Fox : "Arthur Brown est  peut être, probablement, le premier artiste authentique à émerger de notre underground local. Il est déconcertant, même un peu pervers, mais tout à fait original et très très, anglais". La réédition CD (trouvable) comprend les 5 premiers morceaux en version mono au début !?, avant qu'on se les retape en stéréo? (Polydor 833 736-2). Le vinyl est de forme habituelle, en stéréo,  et ne présente pas cette particularité. ( Polydor 2485 114).  Il enregistrera de façon confidentielle jusqu'en 2003 après avoir été enfin intronisé prêtre. On le retrouve sur scène en première partie d' Hawkwind en 2009 et récemment à Londres en 2011 chantant le visage entièrement dissimulé derrière une sorte de pull ou d'écharpe .Mais attention car cet homme, il veut "put a spell on you", et puis avec des lunettes comme ça...